Le journal de bord de l'été 2008, partie 2, l'Atlantique
Du dimanche 20 au mardi 22 juillet 2008
Départ du mouillage à 7h du matin et à 8h04 nous sommes au sud de "Las Bajas" tout au fond au sud de la punta Carnero. Pour le moment tout va bien nous sommes au prés (comme d'habitude) et nous avançons à 3-4 noeuds. Le capitaine Pascal a tout calculé au niveau des courrants, pour sortir dans des bonnes conditions malgré que nous avons le vent contre nous. En effet, il faut savoir que la méditerrannée, se "vide" par évaporation et que le détroit de Gibraltar est le seul endroit ou elle peut se "remplir " à nouveau. Le courrant dominant est donc d'ouest en est (contre nous) et nous devons jouer avec la marée qui diminue le phénomène, nous permettant de sortir plus facilement.
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(photos Pascal)
Video de Gibraltar au cap de st Vicente
Les heures avancent vite et en virant entre les cargos nous naviguons à la voile jusqu'à 3h du matin du 21 juillet. Nous aimons bien naviguer la nuit et nous avons pris notre rythme. Pascal navigue le soir jusqu'à 1-2h du matin; je prend la relève jusqu'à 6h du matin; il fait la matinée jusqu'à 10h en s'occupant du déjeuner des enfants et moi enfin jusqu'à midi-1h. Nous nous voyons que l'après-midi pour nous raconter les expériences véçues (ce qui prolonge, du même coup, la durée de vie du couple, haha). Les petits ont leur petit rythme et s'amusent bien qu'ils soient à l'intérieur la plus grande partie de la journée. La nuit nous vivons des émotions: Pendant la traversée du détroit je vois approcher des petites vagues déferlantes et derrière elle une bande noire. C'est un peu effrayant la première fois qu'on voit ça au milieu de nulle part. C'est la conjugaison des courrants de marée avec les petites brises matinales.
Eh voilà que le calcul des marées commence et nous sommes ravis car nous sommes arrivés dans l'océan. Pascal peut prendre les informations de marées sur le programme informatique qu'on nous a donné. Nous avons avancé au moteur de 3h du matin jusqu'à 14h du lendemain et ensuite nous avons pu avancer à la voile, au prés, naturellement. Force 3-4 beaufort comme annoncé par le Navtex. Pascal s'amuse à découvrir les réglages fins des voiles pour que nous puissions avancer plus vite contre le vent et avec un meilleur angle.
Nous arrivons enfin dans la lagune de Faro et Olhâo et nous mouillons l'ancre à "Mar Santo" derrière le Cabo de Santa Maria qui est sur l'Ilha da Culatra nommée Ilha de Farol par les indigènes. Ils nous arrive souvent d'arriver de nuit à un mouillage, mais avec la maîtrise du capitaine il n'y a pas de problème. 44 heures de navigation dont 15,8 au moteur. (Tiziana)
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(photos Tiziana)
Du mardi 22 au vendredi 25 juillet 2008
Quelques heures de sommeil et vers 14 heures nous avons été sur l'île pour une petite baignade à la plage et une dégustation de poisson dans un petit restaurant sympathique. En fin d'après-midi nous avons quitté le mouillage et nous sommes passés dans le chenal étroit pour Olhão, petite ville charmante. La marina a refusé de nous accueillir par manque de place malgrés les nombreux pontons vides. Nous avons mouillé l'ancre entre deux ports.
Photos de la remontée du chenal (Tiziana)
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Grace aux indications de Roberta et Paolo j'ai pu trouver facilement le billet de bus pour accompagner Camille le 24 à Lisboa pour qu'elle puisse prendre son avion afin d'aller passer quelques semaines de vacances en Suisse avec sa maman.
Le lendemain nous avons difficilement réussi à trouver de l'eau pour remplir nos réservoirs. La marina nous ayant réfusé l'acces nous avons essayé au port de pêche, mais notre quille a touché à deux reprise des cailloux avant qu'on puisse s'amarrer (en douceur, bien entendu). Nouvel essais au port de commerce, mais le seul robinet était à côté d'un bateau militaire. Nous nous sommes quand même amarré à un petit ponton et commencé à prendre de l'eau et 15 minutes après nous avons du négocier avec deux gardes bien musclées, mais rien à faire. Le coup de genie de Pascal nous a ensuite sauvés.
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(photo Camille)
Nous avons jeté l'ancre à l'extérieur de la digue des pêcheurs en rocher, amarré l'arrière et ainsi pu remplir nos reservoirs. De retour au mouillage nous avons placé 2 ancres et descendu à terre pour une visite de la ville. A notre retour au port nous avons vu qu'un petit catamaran à côté de nous était trop proche. Nous avons sauté dans "Pticalin", désamarré Grocalin et nous nous sommes mis à l'intérieur du port de pêche. Deux nuits tranquilles au rythme du karaoké portugais avant notre départ.
Du 25 juillet au 26 juillet 2998
Départ du port d'Olhão à 11h30 du matin.
(photo Pascal)
Après 1 heure de moteur nous sommes sortis de la lagune et passé le brise lames. Du vent nous attendait à la sortie, (un peu trop à mon goût) et nous avons avancé au prés. Aujourd'hui notre petit Rafael est un peu malade. Une petite fièvre et des vomissements. C'est l'huitre qu'il a gouté hier??? Moi j'ai aussi un peu de nausée et donc nous suspectons un virus.
Vers minuit Pascal s'est fait une frayeur. Voilà son commentaire dans le livre de bord: "Virement un peu anticipé car frayeur! Tiens, une bouée rouge ?, mais elle est vachement haute ! -bip- ?*#!!*#*!? (partie pas éditable), il y a une voile dessous!!, ça a grossi incroyablement vite! Mise à la cape et puis repartis." C'était un autre voilier qui devait avoir son feu bâbord à tribord, c'est pas possible autrement !
Nous sommes arrivés au mouillage dans l'Enseada de Sagres face à la Praia de Marela à 8h25 du matin. Sieste pour le capitaine et baignade à la plage pour moi et les petits.
Du 26 au 28 juillet 2008
Départ du mouillage à 12h35 (4h plus tard) et passage au sud du cap Sao Vicente.
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165 mètres de falaises avec des couleurs magnifiques.
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Vers 19h, le 26, plus d'une dizaine de Dauphins sont restés jouer avec nous pendant au moins 20 minutes. Nous avons l'impression qu'ils aiment rester quand les enfants crient de joie.
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Dans la nuits nous avons vu encore plusieurs fois des dauphins. A chaque rencontre le moment est magique.
C'est l'après midi du 27 que nous avons du mettre le moteur et vers 21h du soir nous avons passé le Cabo Espichel qui est à 20 mille au sud de Lisboa.
C'est pendant toutes ces navigations qu'avec Pascal nous avons vraiment pu tester la navigation en famille et tout va bien.
Encore une nuit qui commence et à 1h30 du matin nous arrivons au mouillage de Cascais juste à l'ouest de Lisboa.
Du 28 au mercredi 30 juillet 2008
Le matin nous nous sommes réposé et c'est dans l'après-midi du 28 que nous sommes partis pour visiter la ville de Lisboa. Nous avons rendez-vous vers 15h avec la maman d'Armando que nous revoyons avec beaucoup de plaisir. Elle nous a fait une visite rapide (car nous souhaitons repartir le lendemain) de la ville en voiture et nous a donné envie d'une ultérieur séjour. Nous avons une fois de plus pu constater la jentillesse légendaire de la famille Ceva.
Le mouillage à Cascais
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Photos de Lisboa
Le ponte de 25 abril sur le Tejo
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Le monument des découvertes |
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Le 29 nous sommes prêts pour le départ, mais notre guindeau (appareil qui sert à lever l'ancre) ne veut pas se mettre en marche. Nous avons mis 45m de chaîne et donc nous ne nous amusons pas à la remonter à la main. Pascal alors fait une vérification complète du système : l'électricité arrive bien jusqu'à la machine et la panne se situe au niveau de la télécommande à fil. En attendant c'est la plage pour moi et les enfants. J'ai eu l'occasion de voir la sympathie et la gentillesse des marins pêcheurs portugais: toujours prêts à donner un coup de main. Pascal a réparé enfin notre guindeau, mais nous remettons le départ au lendemain. Petite rencontre avec des Québecois qui se réposent après une traversée depuis les Azores. Avec notre rythme de navigation il est difficile de rencontrer des gens, car nous ne restons pas assez longtemps dans les muillages. C'est un peu dommage.
Du 30 au 31 juillet 2008
Nous partons à 17h20 du ponton de la marina avec le plein de gazoil, de gaz et d'eau. A 20h52 nous passons au large du Cabo Raso, mais il y a très peu de vent et nous mettons le moteur. Pascal n'a pas réussi une seule fois à observer les étoiles avec son téléscope, mais cette nuit il arrive à voir au jumelles:
malgré le fait que le ciel est un peu brumeux et qu'on est à 30 km de Lisboa (1mio d'habitants). Un ciel sans lune.
Vers 3h du matin au moment où Pascal peut enfin aller se coucher, le moteur fait des ratés, il toussote, et fait mine de s'arrêter. Pas de doute, il s'agit d'un problème d'admission. Par chance qu'au dernier service, le mécano avait bien expliqué les vérifications à faire et Pascal a ainsi pu trouver la pièce encrassée. Petit nettoyage aux batonnets pour les oreilles et vérification avec l'otoscope et après avoir retrouvé la petite rondelle qui était tombée sous le moteur et remonté les pièces nous repartons. Pascal, crevé, peut enfin aller se coucher.
A 6h15, au lever du jour, nous arrivons au mouillage "Carreiro da Fortaleza" de l'île Berlenga devant le fort de São João Batista (XVII siècle). La constellation d'Orion était tout juste visible dans les lueurs de l'aube.
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Vidéo de l'île de Berlenga
Nous vous invitons à voir les images sous-marines de Pascal et Tiziana
Du 1 au 3 août 2008
Départ de l'île à 12h30. Nous nous rendons tout de suite compte que les conditions de la mer sont sportives et nous avançons toujours au près!!! Nous devons quand même avancer car nous avons rendez-vous avec Valérie et Florian à Porto et nous sommes en retard. Nous voyons quelques dauphins communs dans la soirée. Encore une nuit de navigation. Vu le conditions Pascal installe une place de jeu pour les petits dans le carré. Au matin le vent forcit encore et nous avons du force 6 bien établi et une mer bien agitée. La houle a des creux d'environs 3 mètres. J'ai le mal de mer et je reste pratiquement toute la journée couchée à l'intérieur. C'est assez pénible car chaque mouvement demande beaucoup d'effort.
Une deuxième nuit de navigation, mais le vent diminue. J'arrive quand même à effectuer un quart de 4 heures et à 5 h du matin je met le génois, car j'ai envie d'arriver à destination plus vite et le vent a diminué. A 6h30 Pascal doit péniblement ramener seul le genois. A 12h45 nous amarrons enfin au ponton du port de Leixões.
Les photos de Leixões par Valérie et Florian
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Visite de Porto par Pascal
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Porto par Valérie et de Florian
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Du 5 au 7 août 2008
Départ à 11h35 de Leixões avec nos deux nouveaux équipiers, Valérie et Florian. Pascal nous prépare une super Caldeirada de poisson. Nous allons commencer par une navigation de nuit et c'est un peu dur pour Valérie et Florian. Vers minuit une petite brise et le vent tourne sans arrêt, on se croirait au bol d'or. Plusieurs bateaux de pêche nous surprennent car leur lumière se voit au dernier moment. Nous avançons au moteur et au radar. Pendant la nuit nous changeons l'heure: nous recuperons l'heure perdue au Portugal. A 9h15 nous sommes en Galicie, à Baiona, au mouillage. C'est, parrait-il là que Christophe Colomb est revenu de l'Amérique. Visite de la ville, du chateau, petites courses, changement de bouteille de gaz (car celle achetée à Olhâo est inutilisable).
Photos de Baiona par Valérie et Florian
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Pascal avec le T-shirt de sa belle-mère Teresa |
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En fin de journée nous levons l'ancre et nous faisons une petite traversée dans le brouillard jusqu'aux Iles de Ciez. Incroyable nous avons du vent du sud-ouest et nous navigons au grand-largue, c'est la deuxième fois depuis le départ (une fois 3h et une fois 2h !!! quand on pense qu'il y en a qui font le tour du monde avec le vent portant). Arrivée vers 21h. Nous avons notre premier orage depuis le Creux de Genthod et notre départ de la Suisse.
La nuit Florian et Pascal discutent en refaisant le monde et les pècheurs larguent les casiers en frolant Grocalin. A un moment donné Pascal, un peu soucieux, se redresse les bras croisées avec l'air méchant afin de signifier son mécontentement. - "Hola" - "Hola" et la discussion s'engage. Le pécheurs nous demandent d'où on vient, où on va, la longueur du bateau, etc. Pascal leur demande ce qu'il y a comme poisson à pécher et le pécheur, très sympathique, nous offre un magnifique poulpe pour le bonheur partagé de toute la famille.
Le lendemain visite de l'île.
Photos de Valérie et Florian
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Photos de Pascal
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Vidéo des îles Ciez
Du 8 au 10 août 2008
Départ à 7h15 des îles car Florian et Valérie doivent partir pour la Coruña aujourd'hui. Navigation sympathique. Nous voyons 1 ou 2 dauphins communs. Nous arrivons à 14h30 à Sta Uxia de Ribeira. L'accueil du garde port et très sympathique: en 10 minutes il nous a informé que le port est complet, que nous pouvons quand même nous amarrer à l'extérieur, il nous a aidé à nous amarrer, il nous a renseigné sur le lieu et les horaires de bus pour la Coruña ainsi que où on pouvait acheter des fruits de mer.
Photos de Valérie et Florian.
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Valérie et Florian nous quittent à 18h après avoir dégusté des navajas (couteaux). Voilà ce qu'ils nous ont écrit ensuite: "Hello les amis! Voici venue l'heure du départ. Juste un petit mot pour vous remercier pour ces super moments et vous souhaiter bon vent et signaler que la Corogne c'est nul. Gros bisous et que Carmen (déesse des pécheurs galiciens) soit avec vous!".
Nous passons dans le port de commerce et nous assistons à la criée (vente des poissons pour les professionnels). Nous sommes impressionné par la taille et la quantité des poissons.
Ensuite pêche pour Pascal et Rafael et lessive à la main pour Tiziana et Mélodie. A 23h nous sommes au mouillage.
Commentaire
Nous avons attendu un bon moment pour remettre à jour ce site. Il a en fait été difficile de trouver le temps. Etonnament, nous sommes en convoyage et ce n'est pas les vacances. Nous regrettons beaucoup de ne pas avoir plus de temps pour visiter l'arrière-pays, regarder les étoiles, raconter nos histoire, laisser les enfants se baigner plus souvent etc.
Notre "stress" est du à l'état lamentable de la caisse de bord que nous devons impérativement remplir rapidement en Bretagne. Bon on arrête ces pleurnicheries, on s'encourrage à repartir.
Voilà pourquoi il est souvent difficile de monter les mini films, de trier les photos, de construire le site internet puis ensuite de touver une connexion Wifi pas cher pour le charger sur la toile.
Nous sommes maintenant à 2 jours de la grande traversée (de 3-4 jours) du golfe de Gascogne. La prochaine mise à jour aura lieu au sud de la Bretagne entre le 14 et le 16 août.
Le lendemain nous décidons enfin de mettre à jour le site internet, car ça fait plusieurs jours que nous vous laissons sans images. Nous laissons Grocalin au mouillage et avec Pticalin nous allons au restaurant de la capitainerie où il y a du wifi. Depuis la fenêtre nous avons un oeil sur Grocalin et après quelques minutes je ne le vois plus à sa place. En effet le vent ayant un peu forci, l'ancre n'a pas tenu et notre maison flottante est partie à la dérive. Pascal a été au plus vite le réjouindre avec Pticalin qui dans ces moments ne va jamais assez vite. Après un moment qui a semblé une éternité, Pascal a enfin réjoint Grocalin, a mis en route le moteur, a remonté l'ancre et au moment où il pouvait enfin avancer, la corde d'amarrage de Pticalin s'est encastrée dans l'hélice du moteur. Moment de panique, mais Pascal en mettant un coup de marche arrière a probablement pu détendre la corde qui bloquait l'hélice et en remettant la marche avant à fond, l'hélice a pu être libérée. A l'arrivée au port, le garde-port l'a aidé à amarrer.
Photo du bateau au port. "On dirait la robe de l'ancre", phrase de Rafael
Nous avons pu boir une bière tranquillement et faire les courses en prévoyant plusieurs jours de navigation.
Le 10 août 2008
Au réveil nous avons préparé le bateau pour le départ. J'ai fait une petite plongée en apnée pour décoincer la corde de l'hélice de Grocalin. Nous sommes partis du port vers 10h30.
Vidéo faite à la sortie du port de Riveira :
Le vent nous a quitté assez rapidement et nous avons alors mis le moteur. Avec l'aide du GPS nous avons décidé de pécher à la ligne en passant près des cailloux dans environs 8-10 mètres d'eau et ça marche!!! Nous avons attrappé plusieurs gros maquereaux. Le paysage est magnifique.
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Cuisson au gros sel et au poivre! |
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A environs 18h nous avons compris pourquoi il ne faut pas pécher à l'aide du GPS, car il n'est pas assez fiable. Grosse frayeur quand la quille a tapé dans un rocher à la vitesse de 2,5 noeuds. Ca a fait un bruits immense et Rafael et Mélodie se sont mis à pleurer. J'ai tout de suite ouvert les planchers dans le carré pour voir si la quille avait bougé et s'il n'y avait pas d'eau qui rentrait. Tout va bien. J'ai alors plongé pour vérifier et j'ai pu voir que le rocher avait seulement rapé un peu la quille du bateau, donc aucune fissure. Quand nous avons raconté l'histoire au grand Raphaël il a dit "avec un Sun Kiss, c'est le caillou qui pète!". Après cela nous avons eu du brouillard qui nous a gaché la vue des falaises du Cap Finistère: les photos seront pour une autre fois. Pascal a refait du pain et nous avançons au moteur tranquillement. Nous passons devant le cap Finistère de nuit.
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Vers 1h20 Pascal écrit dans le journal de bord: "spectacle magique: un groupe de 5-6 dauphins nageant devant l'étrave et autour du bateau en illuminant le plancton vert luisant. Les dauphins laissent des traînées vertes autour et derrière eux, c'est fou!" .
C'est seulement vers 10h du lendemain que le vent sud-ouest, annoncé par le Navtex, arrive, mais après 2 heures il n'y a déjà plus rien. A 1h de l'après midi nous pouvons remettre les voiles et c'est vers 16h que, pendant que Pascal faisait le point à l'intérieur, le vent se lève à l'improviste. Nous enlevons le génois avec un peu de peine et nous mettons directement 2 ris à la grand voile. Les prévisions météo annonçaient en effet du vent force 6-7 et de la mer grosse et nous voyons maintenant qu'est-ce que cela signifie. Par chance nous naviguons au portant et c'est malgré tout assez confortable. Je dois quand même faire attention car j'ai le mal de mer qui m'embète un peu.
A 21h10 nous arrivons enfin au mouillage à Cariño où nous décidons d'attendre que la météo se calme. Nous sommes dans les "starting block" pour la grande traversée du golfe de Gascogne. Nous cherchons une météo à 7 jours pour nous décider à partir. Malheureusement ils annoncent une acalmie pour le mercredi 13 et encore du vent violent pour le vendredi 15. Le doute s'installe......
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Video de l'arrivée dans l'ensenada de sta Martha, du départ de l'Espagne et d'une partie de la traversée du golfe de Gascogne
Du 13 au 16 août: traversée du Golfe de Gascogne
Nous hésitons jusqu'au matin du 13, nous analysons la météo encore le matin et nous nous décidons quand même à partir et à 8h50. La sortie est longue car il n'y a pas beaucoup de vents. Les ennuis commencent tôt. Le génois qui était mal étarqué se désendraille. Après brève réflexion et dans l'impossibilité de l'afaler tout de suite, nous continuons comme ça avec notre génois légèrement enroulé. A 11h20 nous passons devant la Punta de la Estaca de Bares. Nous avons été prudents au départ et à 16h nous enlevons un ris. Nous avançons avec une moyenne de 4,5 à 5 noeuds et c'est assez tranquille. Nous avons quand même une houle d'au moins 3 mètres.
Nous passons entre les orages et c'est seulement le soir du 14 que nous avons la pluie et nous traversons un grain avec des rafales. Nous anticipons bien et avec un ris dans la grand voile (ça diminue la surface de la voile) et la trinquette nous sommes tranquiles. Nous établissons notre récord de route en 24h: nous avons fait 117 milles à 4,9 noeuds de moyenne. A 24h Pascal ajoute le génois car il n'y a plus assez de vent, mais à 1h30 du matin il doit l'enlever car nous traversons au nouveau un grain et il le remet ensuite: c'est du sport!
Vers 2h du matin nous commençons la montée vers le plateau continental. Nous passons d'une profondeur de 4'600 mètres à 3'000; à 4h du matin il y a une profondeur de 2'500 mètres et ainsi de suite jusqu'à 8h du matin où il n'y a plus que 100 mètres d'eau au dessous de nous. Malheureusement c'est fini, nous n'allons plus voir de baleines, ça sera pour une prochaine fois.
Vers 11h, pendant la sieste du capitaine Pascal, trois dauphins communs viennent jouer avec nous pendant un bon moment. Vers midi Mélodie a faim et perd vite la motivation d'observer les dauphins. Vous rendez-vous compte ? lassé des dauphins dans leur millieu naturel à même pas trois ans ???. On voit sauter des dauphins tout autour de nous et plusieurs groupes viennent jouer avec nous. Nous avons vu aussi une famille avec deux petits.
Nous continuons avec le génois et la trinquette jusqu'à 16h du 15 août et ensuite nous ajoutons le moteur aux voiles car nous n'avançons plus. Nous devons nous dépêcher un peu car nous avons rendez-vous avec Isabelle,Julien, Loraine, Alexandre et Camille à Noirmoutier pour le soir du 15 août.
Nous arrivons enfin au mouillage dans la Baie de Bourgneuf devant la plage des Dames à l'île de Noirmoutier à 6h50 le 16 août (une nuit de retard après 3 jours de traversée). A peine terminé de ranger le bateau et faire le dernier point dans le livre de bord, nous pouvons enfin nous coucher et c'est à ce moment que Rafael se lève. Pas de chance, il doit se récoucher avec moi pour que nous pouissions dormir quelques heures.
Du 16 au 21 août: visite des Angeretas
Vers 10 h du matin nous nous retrouvons avec Isabelle et les enfants sur la plage et il peuvent ainsi monter à bord de Grocalin. Le temps est pluvieux. Dans l'après-midi nous visitons Stefano et Claudie et le soir nous mangeons tous à bord du bateau (nous sommes 12 personnes). L'accueil est toujours chaleureux sur l'ìle!!!
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Le mouillage n'est pas terrible car le vent réussi a soulever des vagues qui nous font bouger. Le 17 vers midi nous laissons notre voiture chez Stefano et pouvons repartir pour des nouvelles aventures.
Nous quittons le mouillage et nous nous arrêtons au port de l'Herbaudière pour remplir nos réservoirs d'eau et de gazoil et nous dégustons une glace. Le port est archi-complet et la station est tout au fond, maneuvre de grande précision requise.
Pendant la traversée jusqu'à Belle-île Isabelle, Julien. Laurène et Alexandre souffrent une peu de mal de mer et sont tous endormis à l'arrivée à 1h40 du matin au port du Palais. Le vent a soufflé comme prévu et nous avons avancé à 8 noeuds avec le génois. Nous rentrons dans le mouillage sur bouée de l'avant-port, mais tout est complet et nous nous installons donc à l'extérieur de la digue, sur un coffre. Nous y resterons 2 nuits un peu agitées car peu de protection des vagues. L'île de Belle-île porte bien son nom.
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Le 19 août nous partons vers 14h avec l'envie de voir la pointe du Poulain et de la photographier. Nous devons avancer au prés.
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A 17h le vent se renforce et nous changeons d'objectif. Nous nous dirigerons finalement vers port Navalo, dans le golfe du Morbihan. Nous traversons le passage de la Teignouse et une fois arrivés en face du port nous décidons de nous introduire plus à l'intérieur du golfe, car il y a encore trop de vagues. Nous nous arretons enfin à l'est de l'île longue dans le Golfe du Morbihan à 8h du soir.
Nous pouvons enfin fêter les 4 anniversaires: Isabelle (1.8), Camille (4.8), Alexandre (21.8) et Mélodie (23.8).
Le 21 nous accompagnons Isabelle et les enfants à Larmor-Baden à l'arrêt de bus qui les emmènera jusqu'à Vannes où il prendront le train pour Nantes. Un avion les y attends pour la Suisse.
Envie de calme et de se reposer, nous restons dans le golfe jusqu'au 22 août.
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Le 22 août Morbihan - Lorient, nouvelles émotions techniques
Malgré ces paisibles images, la croisière ne s'est pas déroulée très calmement. En sortant du golfe avec les bons courrants, le vent d'ouest forcissant 4 à 5 tout allait bien. Nous avons passé à l'Est de l'île Méaban et foncés à 7-8 noeuds vers le dangereux passage de la Teignouse. Les courants de marées peuvent être assez forts, mais nous les passerons, selon les calculs, dans le bon sens. Le vent d'ouest nous laissent présager un courant contraire au vent ce qui devrait lever une mer quelque peu agitée, mais nous avons un bon bateau et le passage ne durera pas très longtemps. Tout à coup, le génois se désenraille de nouveau, cette fois nous sommes sûrs de l'avoir étarqué à fond ! Nous pestons contre Europsails qui nous avait dit que ce n'était pas possible de le fabriquer autrement. Bon, nous gueulerons, comme de bons genevois, il a quand même coûté environ 6000 CHF! Pendant que Pascal arrive tant bien que mal à l'enrouler, Titti barre soudainement dans le vide! Le cable (drosse) qui renvoie les efforts de la barre à roue sur le gouverenail a lâché. Le pilote barre heureusement sans ce câble. Bien, après avoir évalué le temps qui nous restait avant le passage de la Teignouse, nous hissons le pavillon delta; celui qui dit aux initiés : "Ne me gênez pas, je maneuvre avec difficulté." Il nous semble par contre pas encore necessaire d'envoyer un message de sécurité par radio. Il nous reste environ 1h15 avant d'atteindre les cailloux, nous n'avons pas besoin de réduire la grand-voile. Démontage du compas de route, de la colonne de barre. En fait c'est un maillon de la chaîne qui s'est cassé et qui a libéré la drosse de barre. Après avoir enlevés les maillons incriminés, nous avons remonté le toutim. Premier essai, merde ! Nous pensions avoir bien vérifié, mais quand on tourne la barre à gauche, le bateau part à droite. C'est normal pour une barre franche, mais pas pour une barre à roue. Bon redémontage et montage correct. Ouf ça marche. Nous n'avons même pas eu besoin de nous dérouter et le passage de la Teignouse s'est bien déroulé. Plus tard, le vent à un peu faibli, mais nous étions déjà en vue du goulet de la rade de Lorient après avoir longé toute la presqu'île de Quiberon.
Enfin c'est dingue !!! Toute cette route vers l'Ouest pour finir à l'orient !
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Ne manquez pas la dernière BD "Une petite semaine de vacances avec les Angeretas" de Camille-Lo
Le 25 aoùt de Lorient à Concarneau
Aujourd'hui nous avons commencé notre départ de Lorient avec un petit moment de déprime. Des éléments de l'accastillage (le guide de l'enrouleur, le support de l'enrouleur) se sont encore cassés à cause de leur usure et nous avons encore de la route à faire. Nous devions nous y attendre car certaines pièces sont d'origine et ont donc 24 ans! Après avoir fait une liste de toutes nos inquiétudes Pascal a sorti une bonne bouteille de rouge pour nous remonter le moral. La navigation a été agréable (il manque un peu de chaleur et de soleil) et nous sommes arrivés à Concarneau à 21h30.
Le 26 Camille et Pascal ont visité le village Pont-Aven et avec Mélodie et Rafael nous avons ramassé plein de bigorneaux, quelques moules et quelques mûres. Le soir nous avons tous été chercher des patelles pour une petite dégustation.
Camille enchantée de visiter un célèbre lieu artistique.
De Concarneau à la baie de Brest
Le 27 août nouveau départ en fin matinée. L'objectif est d'arriver à la baie d'Audierne, si le vent le permet. Pascal nous a fait une démonstration de grande patience à la pèche et il a été récompensé enfin par un très joli et délicieux lieu jaune. Nous avons avancé très lentement au moteur et c'est à 20h que le vent s'est levé et il nous a permis d'arriver dans le mouillage de St. Evette vers 2h du matin. Nous nous sommes arrêtés le temps de nous reposer quelques heures et d'attendre le bon moment pour traverser le célébre Raz de Sein. Il nous faut maintenant avancer en tenant compte précisément des marées: c'est seulement à des heures précises que nous pouvons traverser certains passages étroits où il y a parfois des forts courants.
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Le 28 août à 8h30 nous partons donc à nouveau et avançons au moteur, car il faut arriver à la pointe du Raz vers 10h du matin. Nous nous dirigeons vers la rade de Brest car nous voulons réjoindre Gilles, Annie et leurs enfants (Felix, Eole et Iris) les copains navigateurs connu au mouillage de l'île Formentera. Avant la pointe du Toulinguet nous avons enfin pu mettre les voiles et Pascal s'est remis à la pèche. Vers 18h Warvale (le bateau de Gilles,...) nous a réjoint dans la rade et nous avons été nous amarrer dans le port de commerce de Brest. Pendant l'été tous les jeudis, il y a des animations pour les enfants et des concerts gratuits où plein de navigateurs et bretons se retrouvent pour faire la fête. L'ambiance était vraiment très sympathique.
Le 29 août nous avons suivis Warvale dans le mouillage dans l'anse de l'Auberlac'h. Nous avons été conquis par l'ambiance et le calme dans la rade de Brest. Nous avons visité l'anse en annexe et établis le record de personnes à bord de ce canot pneumatique: 9 personnes, 1 chien et nous avons tracté un petit bateau. Nous avons ensuite été à la recherche d'une caverne.
Le 30 août tous à la pèche des couteaux, des coques et autres coquillages. C'est une pèche amusante car il faut repérer les trous laissés par le coquillage dans la vase (à marée basse), y mettre du sel pour faire croire à la petite bête que la marée est montée, et l'attrapper avant qu'il se recache dans le sable. La pèche a été fructuese et nous nous sommes immédiatement régalés. Dans l'après-midi nous avons suivi nos amis et remonté la rivière de l'Hôpital-Camfrout. L'objectif est de nous échouer contre le quai au milieu du village. C'est la première fois que nous allions tenter cette expérience.
De l'Hopital Camfrout à l'Hopital Camfrout (épilogue)
Coup de théâtre ! Grocalin n'atteindra pas St Brieuc !
Ce mercredi 3 septembre, date prévue pour quitter L'Hopital-Camfrout, réveil à 6h du matin. Le programme est le suivant : profiter de la marée descendante pour sortir de la rade de Brest. Arriver vers 13h à la pointe de St Mathieu, où la renverse de courrant nous aurrait pousser dans le chenal du Four puis vers la côte nord de la Bretagne. Vers 22h nous aurrions dû arriver dans la baie de Morlaix où de jolis mouillages nous attendaient. La météo, puis quelques réflexions nous ont décidés autrement.
Donc à 7h, temps couvert, nuit noire, vent violent, rivière étroite, on décide de reporter le départ au soir.
Il n'aurait pas été raisonnable de partir ce jour là, la météo annonçait des coups de vent de Sud Ouest avec une mer forte à très forte. Bon dans le chenal du Four, on ne plaisante pas avec ça. On ne veut pas finir comme l'Amoco Cadix qui est un peu plus au Nord de ce coin très caillouteux...
Ensuite une place pour Grocalin gratuite près d'un village avec une école, des voisins sympas, un place de jeu etc. c'est difficile à quitter, surtout en pensant au port du Légué à St Brieux, qui a certe son charme, mais qui est néanmoins dans une banlieue.
Nos amis de Plouha, de la Villa Jakob, de Pleumeur Bodou et plus généralement des Côtes d'Armor sont de toute façon pas tout près de St Brieuc et nous irons les voirs souvent.
Nous n'irons donc pas plus loin pour le moment.
Et voilà, c'est ainsi que se termine la première naviguation en mer de Grocalin et de son équipage.
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